Transport international maritime : Etat des lieux de la conteneurisation sur l’axe asiatique
Les compagnies maritimes ayant anticipées une baisse conséquente de la demande dès le début du confinement chinois et afin de maintenir des taux de fret stables, elles ont très rapidement mis en place les leviers dont elles disposent pour absorber l’offre excédentaires, à savoir les suppressions de traversées, « blank sailing ».
Sur la route maritime la plus fréquentée du globe, à savoir, l’axe Asie-Europe du Nord, les capacités avaient diminuées de 38% sur la semaine du 20 au 25 Avril. La prévision sur Mai et Juin et pendant 7 semaines consécutives est de 20% de nouveaux retraits de service, dont 3 semaines à plus de 35%. Ce qui va donc nous amener à une moyenne de 60% de capacité en moins sur ce flux pour les 2 prochains mois.
Sur l’axe des flux de transport maritime Europe du Nord – Asie, certaines compagnies maritimes commencent à ralentir sur les trajets ce qui leur permet de sauter une semaine à leur retour en Asie et d’autres prennent l’option de transiter par le Cap de Bonne Espérance.
Les transit time sont donc rallongés ce qui peut augmenter les coûts de stockage pour les chargeurs, puisque les marchandises mettent plus de temps à arriver. Néanmoins, les autorités du Canal de Suez ont décidé, et ce afin d’endiguer la perte d’exploitation, de faire des gestes commerciaux envers les compagnies maritimes, et ce jusqu’à la fin de mois de Juin. A voir si ces réductions de coût seront suffisamment attractifs pour les compagnies maritimes. Pour rappel, le passage du Canal de Suez à un coût moyen unitaire par bateau de +/- 500 000 €.
Les tarifications de transport internationaux par voie maritime
Quant aux tarifications, elles restent étonnements stables tant sur le flux import que sur le flux export. Ceci s’explique par le fait que le baril de pétrole est à un niveau historiquement faible mais également par le fait que les compagnies maritimes ralentissent leur durée de traversées et par conséquent usent moins de carburant. Néanmoins, il faut rester vigilent à compter du mois de Juillet, période qui devrait voir la reprise économique de tous les pays européens et la continuité de la reprise de productivité de la Chine. En effet, à ce jour, malgré les blank vessel, le taux de remplissage des porte-conteneurs au départ de Chine est de 70%.
L’effet « boomerang » apparaitra si les compagnies maritimes ne remettent pas en service l’ensemble de leur flotte à ce moment-là : la demande dépassera l’offre et aura pour conséquence une augmentation tarifaire sur les 2 axes, import et export.
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Adeline Grégis
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